LA PRESSE ET LES MEDIAS CONSTITUENT LE QUATRIEME POUVOIR

23 January 2023

Tandis que l’on parle du cinquième pouvoir, de plus en plus, car il s’est élargi avec l’apparition des journaux en ligne et des réseaux sociaux, c’est la démocratisation de l’écrit donc de la parole libérée et de la liberté d’expression restant si chère, quoiqu’il en soit à la Presse. Tous les moyens de communication peuvent servir de contre-pouvoir face aux trois pouvoirs incarnant l’Exécutif (le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le judiciaire) en recourant au principe de protection des sources d’information des journalistes.

On lui reproche ses incessantes attaques contre tout alors que personne ne l’attaque (sauf pour diffamation) Elle blâme à tord et à travers comme elle faisait du temps de Flaubert ( on se souvient tous que Gustave Flaubert a tenu rigueur à la presse et de son déchaînement envers lui pour son oeuvre, Madame Bovary, à cause de laquelle il fut accusé d’aller à l’encontre de la morale mais l’affaire se terminera par un acquittement). La Presse actuelle n’est plus celle du 19 ème siècle quand le journal l’emportait sur la littérature car ils étaient en concurrence forte et l’auteur du Second Empire GUSTAVE FLAUBERT acquièsce à la répression de celle-ci, organisée par l’administration du second Empire. Sous Napoléon III, on assiste à un rapport de force ainsi pour notre écrivain Flaubert " la presse est une école d’abrutissement parce qu’elle dispense de penser" affirme t il alors qu’il fustigeait ceux qui paraissent, de tout temps détenir la vérité, en la revendiquant. Il faudra attendre la Troisième République pour que la presse atteigne son âge d’or.

Aujourd’hui la presse est forte, un empire de groupes de presse a vu le jour. En Suisse, par exemple, SRG, SSR et TTX GROUP maintiennent leur 40 pour cent de l’écoute selon le Monitoring médias suisse ; le journal le plus lu en Suisse, étant 20 MINUTEN. En France, la prise d’actions par des actionnaires d’un journal garantissent l’indépendance financière (la plupart des medias étant financé par l’Etat) mais n’améliore en rien la non influence politique à outrance, ni les pressions sur les journalistes, plus ou moins consentants, dira-t-on. Ceci n’étant pas très clair et pour en revenir à notre cher Gustave Flaubert, l’abrutissement dispensé à tout va au détriment de la réflexion, dont il s’offusquait, est en partie due à la profusion de faits, uniquement des faits, justement sans réflexion, car sans recul. On est dans l’immédiateté sauvage et plus encore maintenant que l’on nous maintient tous en tension depuis plusieurs années pour diverses raisons et il va falloir le reconnaître dans une atmosphère de guerre parallèle à une guerre de frontières contigues à l’Europe, à l’Est entre l’Ukraine et la Russie.

Les grands reporters sont sur les dents et depuis l’année dernière 35 journalistes de plus, ont été tués signale BLAISE LEMPEN, journaliste et écrivain suisse, né en 1950 à Berne. Il est l’auteur de La démocratie à l’heure numérique (2014) lors de la réunion du Club Suisse de la Presse, 12 janvier 2023 dont le thème était cette fois :
LA LIBERTE DE LA PRESSE et plus précisément, QUELLE LIBERTE EN ZONE DE CONFLIT ? car chacun ressent le besoin de savoir si la presse peut continuer d’informer. De part le monde 57 reporters ont été tués, 65 journalistes pris en otage, 45 portés disparus selon Reporters sans frontières. Huit journalistes sont morts sur le front russo-ukrainien. En Afrique on assiste à plus d’information du tout tant dans les zones de conflit, la pression sur la presse est grande tandis que sur le front Ukraine/ Russie, "Les parties en conflit cherchent à contrôler les médias, au nom de l’intérêt national" c’est ce qui aboutit à ce que nous voyons à la télévision...surtout en début du conflit : un amalgame d’images dont on ne savait pas réellement d’où elles venaient, puis si elles décrivaient des situations véritables, on parlait même, de montages.

Pour rendre l’explication limpide à ce problème réel, s’étaient réunis :
ANNE CECILE ROBERT Journaliste, DIRECTRICE DES EDITIONS ET DES RELATIONS INTERNATIONALES DU MONDE DIPLOMATIQUE, MEMBRE DU COMITE DE REDACTION et du DIRECTOIRE DU MONDE DIPLOMATIQUE, SPECIALISTE DES INSTITUTIONS EUROPEENNES ET DE L’AFRIQUE.
LE MEDIATEUR ETANT POUR LA CIRCONSTANCE, LE DIRECTEUR DU CLUB SUISSE DE LA PRESSE : PIERRE RUETSCHI, JOURNALISTE SUISSE NE EN 1959, ancien REDACTEUR EN CHEF DE LA TRIBUNE DE LA PRESSE DE GENEVE (2006/2018)

BLAISE LEMPEN(cité plus haut)
Un grand reporter : SEBASTIEN FAURE né en 1972. POSSEDE LA DOUBLE NATIONALITE SUISSE ET FRANCAISE ; IL EST DIPLOME DE L ECOLE DE JOURNALISME DE BORDEAUX. ENVOYE DE LA RTS EN UKRAINE, LE 4 DECEMBRE 2022 A KHERSON. Il a décrit la crainte de la population privée d’eau et d’électricité et sous les bombardements.

PAULINE VUILLEMIN REPRESENTANT LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE POUR LA FONDATION HIRONDELLE. Selon elle, il est de plus en plus difficile de croiser les sources. Elle pense que les témoins sont à utiliser comme des sources. Elle alerte sur le cas des familles de, journalistes sur place, menacées. L’information est impossible en Afrique. On ne nous laisse pas donner la parole aux gens.

Monsieur Pierre RUETSCHI pose une toute première question : à qui revient la responsabité de la répression de la presse ? de plus en plus de journalistes, pris pour cible, sont- ils devenus un ennemi, un élément des jeux de pouvoirs ?

Est ce que l’on peut accepter une certaine restriction de la liberté de la presse ?

Comment gérer la protection et la liberté d’informer ?

Photos par satellites, ou vidéos sont elles plus efficaces que le journalisme de terrain?

Est ce que l’on a tiré les leçons des "charniers" comme à Timisora, en Roumanie ? la responsabilité des journalistes existe t elle quand ils ne se posent pas toutes les questions ? la confiance accordée aux Ukrainophiles a t elle été trop importante ?
- Anne Cécile ROBERT explique qu’"un cadavre ne dit rien" "un fait, une image ne dit pas tout" au sujet des exactions commises, des crimes de guerre le Monde Diplomatique a produit une double page mais "il faut que la profession reconnaisse ses erreurs. Il faut un vrai travail d’exigence. La presse francophone doit transmettre, vérifiée, adoptée l’attitude d’honnêteté intellectuelle qui consiste à renoncer plutôt que faire de la propagande exemple HAÏTI les journalistes avaient si peur et c’était un cauchemar de donner la parole aux gens pour qu’ils échangent leurs points de vue" ; l’UPF a été saisie

En ce qui concerne cette question de prendre parti, on a accusé les journalistes de traitement caricatural de l’information en UKRAINE. "C’est une question de distance par rapport au pouvoir, au conflit" pour rester dans la vision d’Hubert BEUVE MERY...l’honnêteté intellectuelle, cela s’éduque.

Y a t il des projets de conventions de la part de l’ONU ?
- Pour Anne Cécile ROBERT, il est important d’avoir ces conventions et de rendre responsables ceux qui se sont rendus coupables de crimes;
- Pour Pierre RUETSCHI il y a impunité car il n’y a pas de code (ce n’est pas encadré)

Quant aux drones c’est à double tranchant signale Blaise LEMPEN. Ils prennent les photos sans le besoin pour le journaliste de s’approcher du danger mais s’ils sont des moyens techniques développés, ils sont aussi des armes de guerre (on l’a vu récemment, ils foncent sur des cibles et les font exploser)

Véronique Vesval