Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC)

18 October 2018

Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), qui s’exprimait ce 11 octobre lors d’une vidéoconférence devant les membres du Conseil de sécurité -qui venaient d’effectuer une visite à Kinshasa,- que le processus électoral évolue conformément au calendrier.

« La loi électorale a été modifiée, le fichier électoral établi et soumis à un audit ; 21 candidats ont été validés pour concourir à la Présidence de la République, 15.505 candidats à l’Assemblée nationale et 19.640 candidats aux assemblées provinciales, » a-t-elle indiqué en précisant toutefois que bien que 50% des électeurs soient des femmes, elles ne sont que 12% à se présenter aux élections législatives et provinciales et une seule à la présidentielle.

Mme Zerrougui s’est réjouie de « la posture constructive » des acteurs politiques de tous les bords qui ont, selon elle, démontré leur engagement continu dans le processus électoral, y compris en acceptant les décisions de la Cour constitutionnelle ayant abouti à l’invalidation de candidats de l’opposition politique. Un problème subsiste: la méfiance, maintes fois exprimée par l’opposition, qui concerne les machines à voter ainsi que le fichier électoral. « Il est essentiel que les protagonistes congolais parviennent à un consensus sur ces questions afin de ne pas compromettre l’acceptation des résultats des scrutins », a-t-elle dit.

La Représentante spéciale a expliqué que dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016, (connu sous le nom d’Accord de la Saint-Sylvestre,) une réunion publique avait pu être organisée à Kinshasa le 29 septembre dernier par les partis de l’opposition, et qu’elle s’était déroulée sans incident. Une autre réunion est prévue le 13 octobre prochain à Lubumbashi, (province du Haut-Katanga.)
Pour autant, la situation sécuritaire reste complexe, en grande partie à cause des groupes armés qui continuent leurs activités dans l’est du pays, et constituent un défi majeur à la protection des civils. «A Petit Nord, localité du Nord-Kivu, au moins 14 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées cette semaine par de soi-disant combattants Nyatura », a déclaré Leila Zeirrougui. La MONUSCO a immédiatement déployé une unité, appuyée par des composantes civiles, afin de prévenir toute détérioration de la situation.
Autre source de préoccupations: à Beni, dans la province du Nord Kivu, la MONUSCO et l’armée régulière tentent de prévenir une détérioration de la situation face aux Forces Démocratiques Alliées (ADF) qui poursuivent leurs attaques quotidiennes contre les civils. Pourtant, en dépit de la présence de la MONUSCO et d’autres partenaires.

Une épidémie d’Ebola a fait à ce jour 120 morts et 194 cas confirmés de la maladie ont été détectés. Dans de nombreuses zones, le personnel onusien prend des risques considérables pour accomplir son mandat, d’autant que depuis plusieurs semaines, les restrictions sur les importations d’armes et de munitions ainsi que sur des équipements militaires, y compris sur les forces de déploiements rapides, font que les forces de l’ONU ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité et la protection des civils. Les discussions avec le gouvernement congolais sur ce sujet, n’ont jusqu’à présent données aucun résultat.

Célhia de Lavarène
Octobre 2018