SUR LA ROUTE DU CINEMA Par Dan Albertini Foreign Journalism In China

2 February 2013

2ième épisode après Perisodistas extranjeros, l’histoire met en vedette DMA à Hong Kong China dans le contexte du lancement de la plateforme communication de Microsoft.

Neuf heures dix, il fait nuit. Tous les taxis étaient rouges, leurs chauffeurs avec des yeux bridés. Tout le monde se ressemblait d’ailleurs, l’étranger est perçu à distance. DMA quitte finalement l’aéroport avec une partie de ses bagages, il arrive en train au centre-ville. En pleine manifestation. Hong Kong accueille une importante foire sur la connectivité. Elle est réputée s’ouvrir à un journalisme étranger international. Les manifestants assis longent tous les trottoirs mais la police assure des couloirs de passage. Curieuse façon de procéder. Photos interdites, semble afficher cette nocturne. Il y a une certitude dans l’esprit de DMA, si les évènements devraient basculer, il serait la première victime. Il ne parlait mandarin ni cantonais. L’écriture, des petites maisons de bambou. Pas de Nord ni de Sud sur cette île orientale. Yan a omis ce détail. Piégé, DMA commet sa première erreur. Tragédie. Une première nuit passa, un premier jour. C’est un premier tableau et ses artifices.

Le film n’est pas pour les salles obscures, les supports numériques proposent mieux en court métrage. Il est individuel, adapté, mais l’histoire est authentique. Réelle. L’histoire se passe en 2006 à HK tandis que ce Box Office 2013 affiche 900 films chinois produits en 2012. L’écart avec 2011 est grand mais la qualité n’a pas pris Rdv. << Ils sont trop classiques et hors du temps >>, déclare un cinéaste hongkongais, en plus de soupirer après une autorisation du Parti Communiste qui n’y connaît absolument rien en matière de cinéma. Donc, pas d’intrique à mes dépens quand le coût de la production se résume à un billet d’avion aller-retour en passant par Londres sans y pénétrer. Plus les frais de séjour aux dépens de Microsoft Communications.

Hong Kong est à l’ère du marbre, l’Avenue des Stars propose une immense statue de Bruce Lee. Côté religion, le Big Boudha de Ngong Ping accapare aussi mais, opposé à la voie de l’Aéroport International de HK. Il faut savoir car ce n’est pas la Mecque en Arabie Saoudite. Le voyage était long, la traversée étalée sur des miles marins. Incalculables. DMA embarqua Heathrow London, sans avoir eu le temps de pisser sur un trottoir. Une manie, comme pour signer son nom dans une culture étrangère. DMA, en costume européen, un lap top dans la serviette, longeait une rue très fréquentée près d’un pont qui relie deux rives. La fille, est perchée du haut de l’escalier quand il l’aperçoit. Elle descend lentement les marches. Plein feu. Il l’observe, une folle pensée en tête. Si elle descendait pour lui ! La fille, belle comme un félin, un croisement indou-chine réussi, ce zeste oriental dans des charmes sunamites. Tresse les pas. Une gazelle dirait le comédien haïtien. Elle se dirige. La foule. Attrape DMA par le double Windsor qu’il s’était amarré depuis Genève. Il tourne la tête. Il ne s’est trompé, ni ne rêve. Il est la proie de cette tigresse du Bengale en plein Hong Kong. C’est l’essence du film.

DMA avait pris l’habitude de se faire briefer sur la culture du pays avant de partir. Yan était établi sur le Vieux Continent depuis 20 ans, il avait fait Paris avant de s’installer à Genève. Chapeau feutre à l’espion russe, mais il était trop fier pour l’être. C’était un vrai Chinois mais qui parlait le français avec élégance. Ses manières aussi. Nous sommes en décembre 2006. DMA est confiant. Il est en possession d’un passeport de la monarchie canadienne. Ce qui signifiait, un appel placé de n’importe quel téléphone au monde, et, un agent de la Reine se trouvait déjà à ses côtés. Yan expliqua à DMA ce qu’il fallait faire et ne pas faire. C’est-à-dire comment se courber et où ne pas se courber parce qu’Hong Kong était bourré de voleurs. L’erreur survint malgré tout, ce qu’aurait dit tout bon Américain. DMA remercia l’homme qui le guidait près de Central. Il lui dit flatteur : << It’s look like a big China Town >>. La réplique claqua comme un fouet : << this is not China Town, this is China >>. Le Chinois l’abandonna sur place, disparut dans la foule en un clin d’œil. Figé pendant trente secondes, DMA tenta de partir rapidement mais vers où ? Ce tableau de la panique est distribué à travers le film, à chaque fois, le choc des cultures. Les images sont en accéléré.

Quand DMA avait reçu ses lettres d’accréditations, il croyait partir pour une simple foire de l’International Telecom Union. Il n’avait pas établi la différence entre le protocole de l’île et de la ville hôte. Ni de celui du Continent et de l’organisation de la plateforme de Microsoft Communications. Comment tout cela lui était-il parvenu ? Une incroyable aventure l’avait mis sur la map. DMA avait l’habitude de pirater chez Micosoft et en temps de loisir, il développait le concept de la Géographie Cybernétique pour laquelle il avait fait une demande de marque de commerce au Canada. Il tomba ainsi sans le savoir depuis Londres, dans un réseau sophistiqué de relations internationales alambiquées les unes plus que les autres.

L’avion annonçait un changement de parcours, une légère différence en fait. Il débarquait sur la piste du nouvel aéroport au lieu de l’ancien. DMA tombait à pic sur une relation dynamique car c’était pour impressionner les personnalités internationales qui voyageaient à bord. Insignifiant, si vous partez pour la Chine, aucun parent ne vous attend donc, pas de différence d’un aéroport à l’autre. Les mêmes taxis rouges semblent exclusifs et identiques. Le film délivre une caméra avare d’images, qui ne rate rien : Pays, mégapole, multinationale. Évidemment, le numérique en toile de fond. Technologie et journalisme international. Mais ce n’est pas encore la fin.

Le petit détour à Van Chai. Pour le cinéma, on se serait trompé volontiers. C’était Bollywood qui brillait de tous ses feux sur l’avenue Van Chai. La grosse prise pour DMA. Mais, sa seconde erreur est survenue dans la connexion du Subway de Lai King près de Kowloon. Un Chinois lui tendit la main en lui offrant << Jesus >> dans un anglais local. DMA, les mises en garde de Yan en tête, il se cabra du fond de son siège. L’inconnu s’offusqua, lui reprochant de l’avoir humilié publiquement et, les autres passagers commencèrent à se prononcer. En chinois. En fait ça se lave en public aussi là-bas. C’est ainsi que l’auteur libère un DMA qui quitte son hôtel à Sheung Wan, se retrouvant dans un train qui le ramenait alors qu’il avait hâte de revoir ses enfants. L’auteur ose, il symbolise la grande famille chinoise par l’image de DMA qui retrouve ses enfants, sans préciser le pays de chute.

Le film est un mélange de passion et d’étrangetés, mais ce qui ne fait de lui un film sur la psychanalyse ni un thriller sur le journalisme.
Merci d’y croire !
lovinsky2008@gmail.com